Elio avait pris sa décision. Bien que celle concernant la reprise de ses études fut prise il y a plus d'un mois, celle de déposer son dossier fut prise il y a quelques minutes auparavant, en compagnie de Juliet. C'était grâce à elle s'il avait décider de sauter le pas, de dépasser son blocage.

Elio transplana devant les grilles du château et retrouva Juliet qui était bien pâle.

-Est ce que ça va ? Lui demanda t il en s'approchant d'elle.

Cela lui rappela leur première rencontre, et il se mit de nouveau en alerte. Il serait étrange qu'elle refasse une crise d'épilepsie mais on n'était jamais trop prudent.
Cependant elle reprit assez rapidement des couleurs et lui demanda s'il était prêt.
Il lui fit signe de tête pour réponse et emboita le pas pour entrer dans le parc, dossier à la main.
Il avait l'habitude de se promener dans le arc, cela ne lui posait donc pas de problème. Néanmoins plus il se rappro hait du château, plus il sentait le stress monter en lui.

-Je suis nerveux, lui confia t il.

Et voilà. Il monta les marches de l'escalier menant à la porte de l'édifice qui était ouverte.
Et il stoppa. Il regarda à l'intérieur cette statue si familière ornant le hall d'entrée.
Il se souvint combien de fois il avait attendu Célenne dans ce hall, elle qui avait l'habitude d'être en retard.

-Elle va être partout...

Évidemment qu'elle allait être partout mais cela devait il l'empêcher d'avancer ?

-Et si je n'y arrive pas, dit il tout en continuant de regarder ce vaste hall.

Il se sentait stupide, planté ainsi devant la porte. Il savait qu'il y avait du monde qui passait près de lui.
Et son cœur qui cognait toujours dans sa poitrine...

Inspirer, expirer. Inspirer, expirer. La Blackthorn se repetait ce mantra a chaque fois qu’elle terminait un transplanage. Et ce depuis plusieurs semaines. Elle n’était pas inquiété en soit, la magie pouvait influer sur le corps les études médicomagiques étaient formelles. Mais elle n’avait toujours pas comprit pourquoi elle avait la nausée à chaque fois. Que ce soit elle qui transplane ou qu’elle soit emmenée par quelqu’un, c’était du pareil au même. Elle atterrissait blanche comme un linge et légèrement pantelante.

- Ca va passer oui, donne moi quelques secondes.

Un demi sourire s’affiche sur son visage pour rassurer le Cooper. Mais elle ne ment pas. Quelques secondes et la voila qui reprend des couleurs. Elle apprécie la sollicitude du sorcier mais elle se rappelle rapidement qu’ils sont en public et qu’ils sont là pour lui et pour son dossier. Est ce qu’il était prêt ? Un signe de tête pour dire oui, mais Juliet le sentait nerveux.

C’est exactement ce qu’il avoua alors qu’ils arrivaient au niveau des marches du château. La blonde ne détachait pas son regard bleu tâché de jaune du Cooper. Elle l’observait silencieusement et elle voyait bien que son front s’était plissé au fur et à mesurent qu’ils avaient traversé le parc.

- Je vois ça.

Dit-elle d’une voix douce. Elle avait terriblement envie de lui prendre la main, de l’accompagner tant physiquement que psychologiquement dans cet instant décisif. Mais elle se retint et s’arrêta au moment où le Cooper avait cessé ses pas. Juste avant la porte. Juste avant le Hall qui abritant tant de passage. Alors qu’il exprimait son angoisse de voir sa défunte fiancée partout, la Blackthorn fait de gros efforts pour ne pas se laisser emporter par son empathie légendaire. Elle est là pour soutenir Elio, pas pour prendre sur elle les émotions qu’il pouvait ressentir.

Elle ne sait pas quoi répondre. Elle a envie de lui dire qu’elle est là. Qu’elle est avec lui. Mais qu’est ce que la présence de Juliet face à l’absence de Celenne. Pas grand chose. Alors elle se tait. Elie le regarde de son regard remplit de bienveillance et de patience. Et s’il n’y arrivait pas.

- On fait demi tour et on reviendra. Autant de fois qu’il le faut. Jusqu’à ce que ce dossier soit sur le bureau de McArthur.

Les étudiants passent à côté d’eux sans les regarder. Il n’y a pas foule mais il y a du passage.

- Mais je pense que tu peux y arriver. On peut y aller par étape. Tu peux verbaliser tes angoisses autant que tu veux, ça aide à rationnaliser de parler à voix haute. Et je serais là pour t’aider à rationnaliser aussi.

Elio esquissa un sourire face aux encouragements de Juliet. Il avait l’impression d’entendre sa psychomage. Mais ce n’était pas étonnant puisqu’elle avait passé pas mal de temps dans ce secteur, et en plus aux côtés de Kahmiri, qui était un psychomage qui avait toute l’estime d’Elio, évidemment.
Il lui était reconnaissant de son soutien. Il était bien content d’être accompagné à ce moment là car il y avait une personne pour écouter ses doutes.
Mais il fallait bien qu’il fasse quelque chose. Il n’allait tout de même pas rester planté là. Juliet était présente, mais il n’allait pas abuser de son temps non plus. Il savait que si ce n’était pas pour cette fois ci, elle reviendrait. Seulement il fallait qu’il avance, qu’il arrive à franchir le seuil de cette porte.
C’était aujourd’hui ou pas. Il ne voulait pas encore faire demi tour. Son passé était douloureux. Il avait décidé d’abandonner de vivre il y a deux ans de ça. Aujourd’hui, il voulait vivre, pleinement. Et il voulait faire plus que de préparer de bons petits plats (no offense Seb).

Il avait la possibilité, la compétence de soigner des personnes, de sauver des vies. Allait il passer à côté de ça ? Ses proches n’avaient pas compris pourquoi il avait décidé d’abandonner ses études et quelques uns avaient tenté de le pousser à cette époque de continuer. Et ils avaient raison. Il avait sa place parmi les médicomages. Il lui avait fallu croiser Juliet et Léonardo sur sa route pour rouvrir les yeux malgré son inefficacité vécue face à l’accident de Célenne…

Il se rendit compte qu’il ne verbalisait pas et que tout se passait dans sa tête. Juliet était bien patiente...Une nouvelle qualité qu’il découvrait.

Il tourna son visage vers la jeune femme et s’accrocha à son regard. Beaucoup de choses inexplicables se passa pendant cet échange silencieux. Y avait il encore des passants ? Elio l’ignorait. Il était de nouveau perdu dans ce regard océan.
Puis il regarda de nouveau l’intérieur de ce hall, et avança, comme si c’était la première fois qu’il découvrait les lieux. Il se souvint alors la première fois qu’il y mit les pieds, subjugué par la beauté des lieux, gonflé d’enthousiasme et de fierté. Cette petite bulle était encore en lui et elle cherchait à devenir de plus en plus grande. Il ressentit de nouveau cet enthousiasme, même s’il était plus tempéré.

Le stress était toujours présent mais il avançait, partagé entre tous ces sentiments. Juliet était près de lui. Sa présence était réconfortante. Il savait où il devait aller. Alors il avança, la gorge nouée, vers les bureaux de l’accueil.

Il arriva devant une porte ouverte et une femme lui fit signe d’entrer. Il entra et resta coi.

-Oui c’est pour quoi ? Demanda t-elle.

Il se racla la gorge.

-Je…Voilà mon dossier d’inscription.

Il le donna à la sorcière qui y jeta un œil. Il ne savait plus où se mettre. Il se sentait un peu perdu.

-Ok. Tout à l’air bon. Merci.

Juliet n’avait pas la prétention de se qualifier de psychopathe. Loin de là. Elle avait travaillé dans ce service, adoré cette matière et beaucoup apprit auprès de du Docteur Sanahuja mais elle était bien consciente qu’elle avait encore beaucoup de choses à apprendre avant de mériter un tel titre et d’exercer. Mais Juliet était présente, patiente et en réalité elle avait tout son temps. Elle pourrait rester là jusqu’au petit matin sans problème, le tout était que le Cooper finisse par déposer ce dossier.

Parce qu’il voulait faire ce métier. Parce qu’il était clairement fait pour ce métier. Elle se souvenait encore de sa voix rassurante alors qu’elle se sentait partir. Elle se souvient encore des réflexes médicaux qu’il avait eut à son contact alors qu’il n’avait pas exercé depuis des années. Même elle qui passait le plus clair de son temps à l’hôpital n’y avait vu que du feu quand il avait prétendu être medicomage pour la rassurer. La réalité est que ça avait fonctionné.

Alors elle reste à côté de lui et lui laisse l’initiative de faire un pas supplémentaire dans le hall du chateau. Elle regard son profil et elle voit la contrariété sur la peau de son front mais aussi l’expression de la douleur dans ses yeux. Si elle s’était écoutée, elle aurait glissé sa petite main dans la sienne comme pour lui dire « je suis avec toi ». Mais elle se contente d’une bienveillante patience parce qu’Elio avait été clair : c’était mieux d’éviter tant qu’il y avait du monde autour. Elle, elle s’en fichait pas mal. Mais elle respectait la décision du jeune homme.

Elle ne savait pas exactement depuis combien de temps Elio observait le hall de l’extérieur. Les étudiants continuaient leur vie, passait le porche. Elle adressa même un sourire à sa sœur Tertia qui passait la. Certains étudiants osaient passer entre les deux amants, qui pourtant n’étaient pas bien éloignés, au bénéfice d’un « pardon » grommelé. A un instant, le regard du Cooper s’ancre de nouveau dans la sien. La blonde a envie de soupirer tant elle le trouve beau à cet instant. Elle trouve cette vulnérabilité, cette sincérité attirante. Elle ne le lache pas du regard jusqu’à ce qu’il passe le pas de la porte.

La Blackthorn sourit et emboîte son pas. Il connaît le chemin jusqu’à l’administration visiblement. Quelques couloirs et ils étaient déjà. Quelques mots échangés et son dossier fut poser sur la pile de ceux qui devaient être étudiés. La femme jeta à la blonde un regard inquiet en voyant Elio qui ne bougeait pas alors qu’elle lui avait dit que tout c’était bon… La blonde adressa un sourire à la secrétaire avant de se pencher pour attraper le poignet d’Elio et pour tirer doucement vers elle :

- C’est bon, la suite n’est plus de notre ressort mais je suis certaine que tu auras très vite une réponse.

La femme hoche la tête, toujours circonspecte face aux réaction du Cooper. Juliet lui adresse un « merci » chaleureux avant d’attirer le sorcier à sa suite. Une fois seuls dans le couloir, la jeune Summerbee se plaça face à lui avec un sourire :

- Tu l’as fait.

Dit elle simplement même si une certaine fierté brillait dans ses yeux.

- Est ce que tu te sens capable de te balader un peu dans le château ? Histoire de te remettre dans le bain tout doucement ?

Elle précise sa pensée :

- Si tu préfères pour cette fois, on peut faire les endroits qui ne sont familiers. Ça sera peut être moins difficile que de faire les tiens. Mais ça nous fera faire un petit tour du château…

Alors c’était aussi simple que ça ? Juste donner une liasse de papiers à une autre sorcière ? Cela pouvait paraître tellement évident dans les yeux des autres personnes mais pour Elio cela ne l’était pas. Il avait enfin franchi le pas de la porte, enfin DES portes. Et maintenant que c’était fait, il se sentait perdu. Il se sentait vraiment bête, chose qu’il détestait. Il préférait garder le contrôle d’une situation généralement. Mais là, que faire ? Il se demanda s’il avait bien mis tous les documents demandés malgré le fait que la dame lui ai confirmé que tout était ok, et qu’il ait vérifié plus d’une fois avant de venir jusqu’ici.

Juliet, la douce Juliet, prit la suite en mains. Il sentit sa main sur son poignet, et il ne put s’empêcher d’y entremêler sa main. Elle remercia le personnel d’accueil et tira gentiment Elio en dehors de la salle.
Il se retrouva face à elle dans le couloir qui était plutôt calme. Il y avait peu de passage par ici.
Il esquissa un léger sourire face à la demoiselle lorsqu’elle lui confirma qu’il avait réussit à le faire.
Seulement voilà, il était confus dans ses sentiments. Il ne savait pas s’il devait s’en réjouir. En tout cas, il n’y arrivait pas. Pas pour le moment.

Il avait gardé sa main dans la sienne. Elle était redevenue son ancre. Tant pis pour ce qu’il avait dit un peu plus tôt.
Elle lui proposa alors de faire un tour dans le château mais il ne l’écoutait que d’une oreille. Son esprit s’était mis à carburer de nouveau et tout un tas de questionnements inonda son mental.
Trop de questions. Alors il se raccrocha de nouveau à Juliet et la prit dans ses bras. Il avait conscience qu’elle jouait un rôle important en ce moment même. Et il espérait qu’elle n’allait pas s’en affoler.

-Merci Juliet.

Ces mots sincères prononcés dans le creux de son oreille provenaient du coeur. Bien qu’il ait fait lui même le pas, elle avait été là. Elle était présente. Et quelque part il trouvait ça fou car ils se connaissaient à peine. Pourtant, il avait le sentiment de la connaître.

-Emmène moi où tu veux je te suis.

Il était prêt à parcourir de nouveau le château. Il en avait besoin. Et autant être accompagné pour reprendre pieds dans ce lieu. Il se trouvait particulièrement vulnérable et il n’aimait pas ça. Beaucoup de choses remontaient et ce n’était pas très joyeux.

L’extraire des yeux de l’employé administratif du château relevait presque du sauvetage à ce niveau là. A croire que les neurones d’Elio étaient victimes d’un petit court circuit temporaire. Elle lui attrape le poignet et le laisse lui prendre la main sans s’étonner de ce geste. Elle comprend que le Cooper a besoin de s’ancrer quelque-part et elle n’est pas contre l’idée d’être son port de rattachement pour cette après-midi.

Une fois dans le couloir, la blondinette évite les félicitations mais pourtant c’est exactement ce qu’elle pense. Elle imagine a quel point cela pouvait être difficile pour le Cooper. Elle ne savait pas a combien de temps exactement remontait de décès de sa fiancée mais elle avait elle se doutait que ce n’était pas grand chose comparé à la dizaine d’année qu’il lui avait fallut avant de mettre les pieds dans la tour de Baby.

Ma main d’Elio est restée dans la sienne. Le couloir est vide. Le pouce de la blonde bien doucement caresser l’intérieur de la paume du sorcier, comme lui l’assurer de sa présence. Elle lui proposa de faire le tour du château assez naturellement. Déposer son dossier c’était un premier pas important, mais il allait falloir qu’il apprenne à passer du temps ici. Elle lui proposa de commencer par ses lieux à elle, qui seraient moins chargés de souvenirs et aussi un bon moyen qu’il la connaisse un peu mieux, ce qu’il avait souvent apprécié.

Elle n’était pas sure de la réponse du Cooper, mais elle ne s’attendait pas à ce qu’il la prenne dans ses bras. Surprise dans un premier temps, ça serait mentir de dire qu’elle n’apprécia pas cette étreinte. Elle ne savait pas exactement ce qu’elle signifiait si ce n’est ce remerciement qui lui chuchotait à l’oreille.

- C’est normal, tout va bien.

Elle chuchote aussi, comme si parlait à voix haute risquait de chasser la magie de cet instant. Ses bras ses sont glissés dans le dos d’Elio et il lui semble même entendre son coeur battre tout proche du sien. Il accepte de la suivre et la blondinette sourit, relâche doucement son étreinte et lui laisse le temps dont il a besoin pour s’en défaire.

- D’accord, allons-y.

La blonde fait rapidement une carte mentale des endroits auquel elle pense. Elle glisse sa main dans celle d’Elio, qu’importe ce que peuvent penser les gens. Elle commence par la salle commune des Summerbee, enfin par l’entrée puisqu’Elio ne peut pas y entrer. Elle apprend au passage que lui aussi était (et redeviendrait si tout allait bien) une abeille. Elle le pensait plutôt Wright comme son frère. La bibliothèque bien sur, surtout ce coin derrière le rayonnage de botanique que le soleil illumine tard en soirée l’été, la salle de runes sa matière préférée, les remparts qui surplombent la cour du château où elle passait beaucoup de temps avec Victor…

Ils discutent, parlent de tout et de rien. De leurs souvenirs, de leurs espoirs futurs. Ils prennent leur temps dans certaines pièces et quittent d’autres plus rapidement. C’est finalement dans la salle de danse que Juliet emmène Elio en précisant :

- La salle de musique est toujours très occupée et le piano qui y est aussi. Du coup j’y vais assez rarement. Mais celui de la salle de musique est souvent libre…

Elle pousse la porte. La salle au parquet impeccable est vide. Les miroirs couvrent un des murs et des barres de danses sont soigneusement rangés. Dans le coin opposé de la pièce, un piano à queue laqué blanc trône fièrement. Juliet l’aime tellement ce piano. Elle le considère presque comme le sien.

Elio se laissa emmener dans les couloirs du château. Comme il était bon de revenir malgré la boule toujours coincé dans sa gorge. Il aimait ce lieu de savoir, d'apprentissage, de découvertes. Comme il adorait étudier, ce n'était pas étonnant. Il avait aimé Poudlard qui était déjà prestigieux, et parce que cela avait été la découverte d'un nouveau monde. À Hungcalf il avait pu approfondir le domaine qui l'intéressait tant : la medicomagie.

La jeune femme le mena vers la salle commune des Summerbee qu'il connaissait bien. Il sourit devant l'entrée, se rappelant ses camarades. Il précisa d'ailleurs à Juliet qu'il avait fait parti de cette maison. Et il n'était pas étonné qu'elle en fasse partie aussi.
Puis il reconnu le chemin pour aller vers la bibliotheque, l'un de ses lieux préférés dans le château. Il y avait passé tellement de temps ! Les deux jeunes gens en profiterent pour échanger un peu plus longuement sur ce lieu. Il s'avérait qu'ils avaient de nouveau un point commun : le goût pour les livres.

Leurs pas les menèrent ensuite jusqu'à la salle de runes. Elio la connaît peu. Il avait étudier un peu la première année par curiosité mais avait délaissé la matière pour se consacrer à d'autres qui lui paraissaient plus intéressantes.
Sur les remparts, il repensa à Celenne car elle aimait venir ici pour écrire. Ils n'y restèrent pas longtemps.

Enfin, ils arrivèrent dans une pièce qu'il ne connaissait pas. Il en avait entendu parler mais il n'y avait jamais mis les pieds.
Le piano qui y trônait était impressionnant. Et la pièce était vide.

-L'occasion de pouvoir t'écouter jouer.

Il se souvenait très bien de leur conversation lorsqu'elle était venue partager un repas chez lui, et bien plus.
Ils s'approchèrent de l'instrument et Juliet s'y installa.

-Alors, qu'allez vous interpréter mademoiselle Blackthorn ?

Juliet ne saurait dire qu’elle pièce elle a le plus fréquenté durant ses trois années a Hungcalf. Peut être la bibliothèque … avant elle aurait sûrement dit la salle commune. Mais depuis qu’Elwin et Victor étaient partis, depuis qu’elle avec rompu avec Maximilien et qu’elle avait eut peur de le croisé… elle avait franchement boudé cette pièce qu’elle affectionnait pourtant et où elle avait passé de si beaux moments.

Ce qui était sure, c’est que Juliet pouvait dire laquelle était sa pièce préférée. Et c’était clairement celle-ci. Elle n’était pas danseuse mais elle en fréquentait plusieurs depuis sa plus tendre enfance. C’est grâce a sa cousine Quarta qu’elle avait découvert cette pièce.. enfin, surtout le piano qui s’y cachait. Quand elle devait voir sa cousine et malgré leurs liens compliqués, c’était ici qu’elle la cherchait en fin de journée.

En ces temps de pré-vacances, la pièce était vide et Juliet en était ravie. Ils avaient visité plusieurs lieux qui étaient bien fréquentés… notamment la bibliothèque puisque les examens approchaient, mais elle était bien heureuse de se retrouver en tête à tête avec le Cooper.

Il ne connaissait pas la pièce, ça se voyait à la façon qu’il avait de poser son regard sur celle-ci. Elle sourit alors qu’il exprime l’idée que c’est l’occasion pour elle de jouer devant lui. Si Juliet peut être assez timide dans certains aspects de sa vie, elle ne l’est pas quand il s’agit de musique.

- J’y comptais bien.

Elle lache la main du Cooper pour s’installer au piano. Elle y a joué pas plus tard qu’il y a trois jours alors elle sait qu’il est parfaitement accordé. Elle réfléchit déjà à ce qu’elle va jouer quand Elio lui demande ce qu’elle va interpréter.

- Interpréter, carrément. Tu me surestimes un peu je crois.

En réalité, à peine. Elle est modeste Juliet mais elle est une excellente pianiste. Elle était moins douée que Baby au violon à l’époque où elles étaient enfant. Quelques secondes de réflexion et elle entame Liebestraum de Liszt avec douceur et un sourire tendre aux lèvres.

Elio l'accompagna jusqu'au piano blanc, incroyablement grand. Cela devait être la première fois qu'il en voyait un aussi imposant. Il s'interrogea sur la mécanique de l'instrument. Il était fermé mais il savait que l'on pouvait l'ouvrir pour voir les marteaux frapper les cordes. Seulement, il n'osa pas y toucher de peur de l'abîmer.
Il se demanda aussi s'il était enchanté.... Cela ne serait pas étonnant étant donné qu'il se trouvait dans une université de sorcellerie.

Il observa Juliet s'installer sur le banc et ajuster la bonne distance. Il sourit de la voir aussi sérieuse dans cette rapide préparation.
Elle posa les mains sur le clavier et les notes s'envolerent. Dès les premières secondes, Elio se rendit compte du niveau de la demoiselle. Il fut subjugué par sa maîtrise.
Les doigts graciles de la main droite courraient sur les touches tandis que la main gauche se faisait plus lourde pour jouer le thème.
Incroyable.
Et en plus c'était beau. Il n'avait aucune idée du titre ou du compositeur de ce morceau mais cela le toucha dans tout son être.
Il faut dire que la salle avait une parfaite acoustique et le piano n'en était que plus valorisé.

Le Cooper écoutait et appréciait, pantois devant tant de beauté. Et la boule qui était restée présente dans sa gorge se mit à grossir. Il sentit une intense émotion l'envahir. Était ce trop ? Il réalisait enfin de ce qu'il venait de faire. Il avait réussit à poser son dossier, à être dans ce château. Et il regardait cette très jolie femme jouer du piano. Il en fut chamboulé. Trop d'émotions et les yeux se remplir de larmes.
Il se sentait complètement dépassé par ce qu'il ressentait. Et complètement confus.
Il baissa la tête, des larmes vinrent s'écraser sur le sol.
Peut etre relachait il la pression.

La musique s'arrêta et il passa sa main sur ses yeux embués.

-Non ne t'arrêtes pas.

Il ne savait plus où se mettre. Il se sentit complètement ridicule de craquer ainsi. Il ne voulait surtout pas qu'elle le voit ainsi.

Juliet a apprit à jouer du piano sur des morceaux de musique classique sorciers. Arrivés à Poudlard, elle a commencé à agrandir son répertoire en apprenant des morceaux de musique classique moldu. De loin ceux qu’elle préfère encore aujourd’hui. Mais c’était impossible au manoir de jouer des morceaux qui provenaient du monde non magique vous imaginez bien… depuis peu elle s’est même essayé à des morceaux plus récents, moldus comme sorciers, mais il faut reconnaitre qu’elle reste bien plus douée en musique classique.

Elle avait choisit ce morceau sans trop savoir pourquoi. Son répertoire était large et parfois il lui arrivait de réfléchir plusieurs minutes avant de se décider. Là, ça avait été assez vite… Elle avait regardé Elio et elle avait pensé à cette mélodie qu’elle avait commencé à jouer. Comme a chaque fois qu’elle joue, Juliet se met dans sa bulle. Elle s’échappe le temps d’un morceau. Elle se coupe du monde pour se concentrer sur ses mains qui dansent sur les touches, pour se concentrer sur la musique qui s’échappe du piano. Elle ferme les yeux.

Lors d’un changement de mélodie, la blondinette jeta un regard au Cooper et voyant les larmes sur son visage elle faillit surprendre les mains mais Elio lui demanda de continuer. Elle obtempéra malgré la boule qui grossissait dans sa gorge. Elle abandonna des yeux ses touches pour se concentrer sur le visage de son amant et il faut avouer que pour l’emphatique Juliet chaque note est plus difficile à sortir que la précédente.

Quelques secondes à peine et elle n’est plus capable de continuer. Ses mains se suspendent au dessus des touches et elle imagine bien tout ce que cette journée a pu faire remonter comme émotions chez le beau Cooper. Quelques secondes encore et elle ne sait pas exactement quoi faire. Elle se lève doucement puis entoure les épaules d’Elio doucement. Elle se met sur la pointe des pieds pour coller sa joue contre la sienne et reste silencieuse. Parfois il n’y avait simplement pas besoin de mots…

Les mains posées sur le piano, comme s’il avait besoin d’un appui, les bras tendus, la tête baissée vers le sol, Elio se laissa emporté par l’émotion. Malgré les larmes qui commençaient à remplir ses yeux, il tentait de rationaliser et de comprendre ce qu’il se passait. Etait-ce encore une étape du deuil ? Il sentait pourtant un soulagement d’avoir enfin déposé ce dossier. Il allait pouvoir reprendre là où s’était arrêté. Et en même temps, cela l’effrayait aussi. Plus il avançait dans sa réflexion et plus les larmes montaient.
Il demanda à Juliet de continuer de jouer. Il ne voulait pas qu’elle s’arrête pour lui, car la musique était belle et appréciable. Seulement voilà, il aurait fait comme elle à sa place. Elle continua un instant mais finalement, décida de le rejoindre. Il accueillit son étreinte. Il aurait préféré tenir bon, au moins jusqu’à ce qu’il soit seul. A choisir, il aurait voulu éviter ces larmes face à elle. Elle qui n’était plus vraiment une inconnue, mais qui ne lui était pas familière depuis longtemps.
A quel point pouvait il lui faire confiance ? Remarque, il était sot de penser qu’il ne pouvait pas, vu ce qu’elle venait de faire avec lui.

Les larmes continuèrent de couler alors qu’il ne pouvait rien y faire. Alors il serra un peu plus fort Juliet et respira son odeur. Au bout d’un moment, il se calma. Il se sentait vraiment ridicule et se recula légèrement, essuyant ses yeux.

-Pffff…ohlala.

Il sourit, tout en cachant ses yeux un instant.

-Serais tu une musicienne ensorceleuse ?

Il voulait se redonner une contenance, et il ne voyait pas autre chose que l’humour pour le sortir de cet inconfort. Il regarda enfin Juliet.

-Je ne sais pas ce que tu as joué, mais c’est puissant.

Pour qui allait elle le prendre ? Il appréciait vraiment cette jeune femme et comment allait elle le regarder maintenant ? Allait elle seulement vouloir le revoir après ça ?

En réalité, elle aurait été incapable de poursuivre. Cette étreinte, elle en avait sûrement autant besoin que lui à cet instant. Le voir pleurer c’était… bouleversant. Elle l’avait déjà vu triste, anxieux, mais elle n’avait jamais vu les larmes couler sur ses joues pour mourir dans la barbe naissante qu’il portait. Ce câlin, c’était le seul moyen qu’elle avait trouvé la Blackthorn pour dire « Tout va bien. Je suis là si tu as besoin de moi ».

Ils ne se connaissaient pas depuis bien longtemps et pourtant Juliet ressentait le besoin de le savoir heureux. C’était dur pour elle de le savoir aussi boulversé, même si elle comprenait pourquoi. Elle se souvenait encore de son retour au château après avoir visité la tour de Baby. Elle s’était sentie chancelante pendant plusieurs jours. S’ajoutaient à ça l’espoir de reprendre ses études… Quoi de plus normal que l’émotion prenne le dessus ?

Elle aurait du deviner à cet instant qu’ils devenaient un peu plus que des amis qui profitaient de quelques instant en tête à tête pour s’envoyer en l’air. Pourtant, elle ne pense pas à ça. Tout ce à quoi elle pense, c’est à l’humidité de la joue d’Elio contre la sienne. A ce coeur qu’elle sent battre contre sa propre poitrine.

Elle sourit alors qu’il lui demande si elle n’est pas une musicienne ensorceleuse. Ce serait mentir que de dire que le piano ne l’est pas. C’est aussi du à cela que la sonorité des mélodies est si pure quand elle joue dessus. Elle ne répond pas, se contente d’effacer une larme qui était encore posée sur la joue du Cooper et de lui mentionner le morceau qu’elle jouait.

- Liebestraum de Liszt. C’est un compositeur allemand moldu que j’affectionne beaucoup. Ses musiques sont très touchantes.

Elle reprend la main du Cooper pour l’attirer jusqu’au tabouret du piano. Elle s’assoit à côté de lui. Elle reprend une musique plus légère qu’elle aime beaucoup d’un chanteur moldu. Elle n’a pas besoin de regarder les touches alors elle se tourne vers le Cooper.

- Je sais qu’on ne se connait pas depuis très longtemps, et qu’on est pas très proche. Mais ce que tu as fait aujourd’hui, ça demandait beaucoup de courage et de maitrise de soit. Tu peux être fier. Moi je le suis en tout cas. Et je suis sûre que ton dossier sera accepté, le contraire serait hautement improbable tu sais. J’ai déjà vu plusieurs étudiants en reprise et aucun n’avait d’arguments aussi solides que les tiens.

Elle marque une pause avant de demander :

- Comment tu te sens ?

La question pouvait paraitre stupide, mais Juliet savait a quel point il était important de verbaliser ses émotions pour les comprendre et les accepter. Toutes les émotions. Les négative comme les positives. C’était parfois difficile d’accueillir les émotions dans son esprit et ne pas seulement les laisser dans son coeur. Mais une fois que c’était fait, on se sentait souvent beaucoup, beaucoup mieux.

Il connaissait de nom le compositeur de l’œuvre mais cela s’arrêtait là. Il n’avait encore jamais entendu cette musique et autant dire qu’il n’était pas prêt de l’oublier.
La pianiste lui prit la main et ils s’installèrent côte à côte sur le banc du piano. Il se demanda alors comment elle faisait pour se repérer sur ce clavier. Il n’y avait aucun nom d’écrit sur les notes, ni même un petit symbole. Et le pire dans tout ça, elle entama une autre chanson, un peu plus légère, sans même regarder les touches !

-Merci Juliet.

Combien de fois allait il la remercier ? Elle était tout simplement incroyable en même temps. Déjà elle n’avait pas pris ses jambes à son cou, ensuite elle n’avait pas l’air de se lasser de ce mec qui était un peu trop émotif. Au contraire, elle continuait de le soutenir.

-Bouleversé, lui répondit il.

Il prit un moment pour réfléchir un peu plus à la question, tout en regardant les mains de la jeune femme pianoter les touches noires et blanches.

-Il est clair que je me sens soulagé. Avoir déposé ce dossier me libère d’un poids. Mais j’ignore si je dois m’en réjouir. J’ai l’impression qu’il y a aussi résurgence de sentiments passés. J’ai fais tellement n’importe quoi à la mort de Célenne…Saboter mes propres études, mes relations les plus proches, voir ma propre vie. Et aujourd’hui je suis là, assis à côté de toi, dans cette université que j’avais juré de renier, de ne plus y remettre les pieds, parce que je me sentais responsable de sa mort.

Il soupira.

-Je me sens confus.

Il regarda un instant le profil de Juliet.

-Et il y a autre chose que je ressens, c’est toute la gratitude que j’ai envers toi., dit il sérieusement.

Il ne put s'empêcher d'ajouter sur le ton de l'humour ;

-Tu n’es pas partie en courant

Si on lui avait dit il y a quelques mois de ça, lorsqu’il était intervenu pour sa crise d’épilepsie, qu’elle l’accompagnerait pour déposer son dossier d’inscription, il ne l’aurait pas cru.
Il avait envie de l’embrasser. Et pourtant il se retint, car perturbé par tout ce qui se passait en lui.

-Comment tu fais pour jouer sans partition ? Et pour te retrouver sur les touches ?

Il tenta de changer de sujet. Revenir à du concret. Parce qu’il avait envie de lui dire combien il se sentait bien avec elle, malgré tout ce chamboulement. Mais il n’osait pas le dire, parce qu’il ignorait ce que cela signifiait.

Encore un « merci » auquel Juliet ne sait pas vraiment quoi répondre. Elle avait fait ça naturellement, sans le voir comme un service où une faveur. Elle était comme ça la plus douce des Blackthorn. Elle était loyale et bienveillante, le bonheur des personnes qu’elle appréciait passait avant toute autre considération. Elle avait toujours fonctionné de cette manière et même si elle avait changé ces dernier moi, elle demeurait ainsi. C’était le propre même de son essence.

Au lieu de ça, elle joue, pianote, glisse sur les touches au rythme de cette musique qu’elle affectionne beaucoup. Si elle savait chanter, Elio saurait que cette musique est une ode à l’espoir et au fait que dans la vie il fallait savoir aller de l’avant. Mais la blonde est une assez piètre chanteuse alors elle préfère encore demander au Cooper comment il se sent.

« Boulversé ». Elle imagine aisément si bien qu’elle hoche doucement la tête. Elle l’écoute attentivement développer sa pensée qu’il exprime avec encore beaucoup d’émotion. Elle continue de jouer mais elle est attentive à chaque mot utilisé.

- Tu as peut être fait des erreurs à cause du chagrin. Mais ce sur quoi tu dois te concentrer c’est le fait que tu es entrain de retrouver le chemin de ta vie. Je suis certaine que c’est ce qu’elle aurait voulu.

Elle ne connaissait pas Celenne mais de ce qu’elle avait comprit, ces deux là étaient follement amoureux l’un de l’autre. Le genre de relation qu’elle même aurait rêvé avoir sans penser que ça puisse lui arriver un jour tant la condition de sa naissance la contraint. Et qu’elle femme aimante voudrait voir son fiancé gâcher sa vie ? Aucune. Alors sans connaître Celenne, elle pouvait au moins supposer cela.

Juliet arque doucement un sourcil alors qu’Elio émet l’idée qu’il se sentait responsable de la mort de sa fiancée. Des circonstances qu’il a décrit, elle ne comprend pas pourquoi il ressent cela. Elle hésite une seconde… puis finalement demande :

- Ne te sens pas obligé de répondre mais… pourquoi ? Pourquoi te sentir responsable ?

C’était un accident. Un tragique accident. Elle ne comprenait pas pourquoi le Cooper prenait sur ses épaules la responsabilité de la mort de Celenne compte tenu de ce qu’il lui avait raconté il y a plusieurs semaines de ça.

Malgré tout, elle sourit alors qu’il exprime de nouveau sa gratitude. Elle rit même alors qu’il souligne qu’elle aurait pu partir en courant. Elle dépose un baiser sur sa joue avant de répondre :

- J’ai plus de ressources que tu sembles le croire on dirait. Mais vraiment, tu devrais arrêter de me remercier. Je suis sure que tu aurais fait la même chose pour moi.

Elle le pensait vraiment. Elle pensait vraiment que le Cooper en aurait fait autant. Elle regarde ses mains alors qu’il lui demande comment elle fait pour jouer sans partition et pour se retrouver sur le clavier du piano.

- Quand je maîtrise une musique je n’ai pas besoin de partition. C’est plutôt utile quand j’apprends à travailler un morceau.

Elle réfléchit à la seconde question. Et elle s’arrête de jouer. Pas évident a expliquer à un non musicien mais elle pouvait toujours essayer …

- Je me repère au « do » qui est ici. Chaque groupe de 7 blanches et 5 noirs font un octave. Et ensuite selon la partition, tu trouves les notes et tu les joues selon le rythme qu’elle impose.

Elio se confia un peu plus à Juliet, qui était toujours d'une oreille attentive et bienveillante malgré le fait qu'elle était en train de jouer du piano.
Il l'ecouta à son tour lorsqu'elle lui fit remarquer qu'il allait de nouveau vers l'avant et c'était ça le plus important. Il est clair que Celenne aurait détesté le voir abandonner quoi que ce soit. Elle n'aurait pas mâché ses mots pour lui mettre un bon coup de pied au fesses et rien que cette pensée lui fit sourire.

Puis la jolie blonde lui demanda pourquoi il avait ressenti autant de culpabilité. Et sans hésiter, il lui répondit.

-J'étais présent quand ça s'est passé. J'ai vu la voiture arriver sur Celenne qui traversait la rue. Et je n'ai rien pu faire. Je l'ai vu s'éteindre dans mes bras sans que je sois capable de faire quoi que ce soit pour la sauver. Alors je me suis dit : à quoi bon être medicomage si je suis incapable de sauver celle que j'aime ? D'où la culpabilité, l'arrêt de mes études et tout le reste...

Il savait désormais qu'il n'avait rien pu faire de plus. En avoir parlé longuement avec sa psychomage lui avait fait du bien sur ce point.

-Puis je me suis rendu compte que je pouvais tout de même aider les gens, notamment grâce à notre rencontre. Avant toi, je n'avais pas du tout porté secours à une personne.
Puis il y a eu aussi un autre homme qui venait de se faire battre que j'ai secouru et soigné dans la rue. Comme quoi, il ne suffit pas de grand chose pour se remettre dans le droit chemin.

Elio était fasciné de la voir jouer avec tant d'aisance. Il la questionna donc sur sa pratique.
Il comprit assez rapidement la notion d'octave.

-OK. Donc le dos est ici c'est ça ? Dit il en montrant la touche.

-Et si je me reporte ici cela veut dire que c'est une octave en plus ? Dit il en montrant un autre Do.
Mais du coup comment tu fais pour les autres notes ?

Son esprit cartésien était de retour et il était vraiment intéressé de comprendre.

Tout en continuant de jouer, elle écoute Elio lui décrire les circonstances de l’accident qui ont coûté la vie à sa fiancée. Juliet ne fréquente pas le monde moldu. Autant dire que les voitures, elle les trouve effrayante et la description qu’Elio en fait confirmer cette impression de danger. Elle ferme les yeux une seconde pour se concentrer sur la musique et s’empêcher de visualiser l’accident de Celenne. C’est peine perdu. Elle ignore complètement ce à quoi pouvait ressembler la jeune femme et pourtant elle l’imagine mourante dans les bras du Cooper.

Elle comprend mieux. Elle comprend mieux ce sentiment qui relève en réalité de l’impuissance face au drame de l’existence plutôt qu’à ce qu’est réellement la culpabilité. Elle ne sait pas elle même comment elle aurait réagit si elle avait été incapable d’aider un proche qui aurait été victime d’un pareil accident. Pourtant, elle essaye de rationnaliser.

- Tu étais étudiant, tu étais sous le choc et il s’agissait de ta fiancée. Il est difficile de soigner ses proches encore plus dans une situation telle que celle-là. Tu n’as rien à te reprocher…

Non vraiment il n’avait rien à se reprocher. Pas plus cette impossibilité de soigner la jeune femme que la façon dont il avait pu réagir face à sa mort. Le deuil est une épreuve de la vie que chacun gère de la manière qu’il peut… Elio avait certes fait des choix terrible, mais il avait été face à une situation terrible. Il n’était pas à blâmer, elle en était persuadée.

Elle hoche doucement la tête alors qu’il explique avoir comprit qu’il pouvait sauver d’autres vies. Elle ignorait à quel point son état aurait pu être grave si Elio n’avait pas été là pour prendre soin d’elle. Mais elle avait cette sensation profonde que les choses auraient vraiment pu mal, très mal, tourner pour elle. Et elle lui en était vraiment reconnaissante.

Elle s’est arrêté de jouer pour expliquer comment fonctionnent les touches du piano à Elio. Quand elle lui demande si le dos est ici, elle prend sa main pour appuyer sur la touche. Elle hoche la tête. Elle sourit alors qu’il montre un autre « do » en demandant si c’est un octave en plus. Elle le corriger avec bienveillance :

- En moins.

Elle appuie sur la touche qu’il désignait.

- Ici, c’est un octave en plus.

Elle décale de 14 blanches pour appuyer de nouveau sur le do. Et pour répondre à sa question, elle entame une gamme sur une octave, puis sur un autre.

- Elles sont toutes placées de la même façon. Quand tu repères le do, les touches à droite sont toujours ré, mi, fa, sol, la, si. Et le do du nouvel octave. Et ainsi de suite. A force on y réfléchit plus vraiment, ça vient un peu tout seul…

Les yeux encore rouges, l'esprit encore embrumé, Elio s'intéressait tout de même de prêt à la pratique musicale de Juliet.
Il n'était pas musicien. C'était plutôt son frère qui était doué sur ce point. Pourtant il savait que la musique avait un côté mathématique. Et avec son esprit scientifique, il aurait pu s'y mettre. Sauf qu'il fallait plus que simplement savoir lire une partition, il fallait savoir l'interpréter. Il y avait aussi une partie feeling. Les deux frangins étaient d'accord sur ce point : un bon musicien vivait sa musique dans tout son être.
Et à la voir jouer, il sentait que Juliet avait le piano dans la peau. Il l'imaginait aisément à passer des heures, oubliant le temps qui passe, à jouer de la musique, enveloppée par les notes.

Elle rectifia son erreur de débutant, pédagogue.
Il se demanda si elle avait déjà enseigné le piano.

-D'accord. En fait ce n'est que la répétition du même schéma. Do, ré, mi, fa, sol, la, si et ainsi de suite, répéta t il pour être certain d'avoir compris.

Il se questionna sur les touches noires mais peut être verraient ils ceci une autre fois. Il avait déjà eu plusieurs informations.

-Et tu as déjà joué accompagnée d'autres personnes ? Dans un orchestre par exemple ?

Elio aimait profondément la musique mais il jouait avec elle autrement qu'en la pratiquant.

-Mon frère est doué pour la musique. Moi, je préfère danser, dit il en souriant.

Cela pouvait peut être paraître étrange mais oui, il adorait ça. Seul Art avec lequel il se sentait à l'aise. Avec sa mère, il en avait passé du temps pendant leurs vacances à danser la salsa.

C’était amusant de le voir s’intéresser au piano d’une manière si terre à terre. Il posait des questions techniques et pertinentes mais sans pour autant toucher à l’instrument. C’est elle qui appuie sur les touches pour lui faire écouter les différentes notes et les différents octaves. Tout ceci peut paraître difficile pour un néophyte mais en vérité Juliet n’y pense pas quand elle joue. Elle ne pense à rien. Elle joue juste. Ses doigts bougent d’eux même, les notes sortent toutes seules ou presque…

Elle essaye de lui expliquer du mieux qu’elle peut. Elle essaye de se souvenir des mots de son précepteur qui lui avait enseigné. Ou plutôt ceux de Kiran, son cousin, qu’elle préférait de loin en tant qu’enseignant au précepteur que ses parents avaient choisit et qui était trop austère pour la lumineuse enfant qu’elle était.

- C’est ça, tu as tout compris. Et les noires sont les dièses et les bémol. Mais c’est un peu plus subtil à expliquer sans te donner un cours de solfège.

Répond elle avec un sourire. A la question du jeune homme, la blonde garde son visage serein. Il y a quelques mois de ça c’est la tristesse et la douleur qui aurait prit le dessus pour répondre à sa question :

- Pas vraiment. Mais petite avec Éléanor on aimait beaucoup préparer des petits concerts piano-violon.

Comme entendre le son du violon de Baby lui manquait. La petite française était un prodige de cet instrument difficile. Elle n’avait pas encore entamé son adolescence qu’elle maîtrisait mieux le violon que son précepteur … Si elle n’avait pas quitté ce monde, elle serait aujourd’hui une incroyable musicienne. Juliet n’en doutait pas.

- En générale je préfère jouer seule, pour moi ou pour un proche. Je n’aime pas vraiment les représentations…

Juliet n’aimait pas être dans la lumière. Elle jouait pour elle même, pour Victor, pour Grâce, pour Quarta et avec Baby à l’époque … et aujourd’hui pour Elio. Elle sourit alors qu’il pense lui apprendre que son frère est un musicien doué. Le fait est que depuis la fin du printemps elle passe beaucoup de temps avec Mateo. Enfin, pas particulièrement avec lui, mais avec le petit groupe d’ami de la Blue House dont il faisait partie. Elle préfère se concentrer sur l’autre information, à savoir celle que le Cooper sait danser.

- Ah oui ?

Elle reprend un nouveau morceau plus entraînant et avec un petit sourire en coin elle demande.

- Tu me montres alors ?

Son premier cours théorique du piano se passait plutôt bien. Jusqu’ici il suivait. Mais il fut largué lorsqu’elle lui parla de bémol et de dièse. Il n’avait aucune idée de ce que cela pouvait bien vouloir dire et à priori cela avait l’air beaucoup plus technique puisqu’il y avait besoin d’une leçon de solfège pour comprendre.
Ainsi il préféra la questionner sur sa pratique musicale. Et elle lui répondit qu’elle était plutôt du genre solitaire dans ce domaine.

-Merci pour la représentation alors, lui dit il en se penchant vers son oreille.

Il était flatté qu’elle s’ouvre à lui sur ce point. Le considérait elle alors comme un proche ? Leur relation était inhabituelle, en tout cas pour Elio, et il ne savait pas vraiment ce que signifiait ce mot aux yeux de Juliet. Evidemment, dans un sens, il étaient proches puisqu’ils avaient couché ensemble. On ne pouvait l’être davantage sur ce point….Mais il n’y avait pas que la dimension physique pour qualifier un personne proche, bien au contraire. Cela pouvait être aussi sur le plan sentimental, à des degrés divers.

La discussion les amena sur le domaine artistique d’Elio. Il était loin d’être un professionnel, mais il savait bouger, et connaissait des pas de danse.
Forcément, il lui avait tendu une perche, et elle l’avait attrapé ! Il se retrouvait face à une demande de démonstration. Vraiment ? Là ? Maintenant ? Il n’était pas chez lui, ni même dans une ambiance adéquat…
Elle se mit alors à jouer en morceau plus entraînant mais cela ne poussa pas le Cooper à se déhancher.

-Non, non, non, non, dit il en reprenant les mains de la demoiselle.
Si tu veux me voir danser, il te faut jouer une salsa.

Avec un peu de chance, elle ne connaissait pas de morceau, et ils pourraient passer à autre chose ! Mais elle était maligne, et elle fit apparaître une partition. Il l’aurait bien catalogué de tricheuse mais en réalité, c’était bien joué.

Elle prit un léger moment à se familiariser avec le parchemin dont l’écriture était du charabia pour Elio. Mais lorsque ses mains se familiarisèrent, la salsa se fit entendre.

-Aaaah, siiii !

Le sourire aux lèvres, il l’écouta un court moment, tout en bougeant le haut du corps en rythme, timidement. Mais elle était vraiment entraînante. Et lorsqu’il écoutait pareil musique, incapable de tenir en place. Alors il se leva et se mit à danser, à se déhancher au rythme de la musique cubaine, toujours le sourire aux lèvres.  
Puis il s’approcha de la pianiste, pour l’inviter à venir danser avec lui.

-La salsa, ça se danse à deux.

Et en ce qui concernait le soucis de musique, Elio sortit sa baguette pour ensorceler l’instrument qui continuait à jouer seul. Elle n’avait plus d’excuse.

Il est vrai qu’elle n’avait pas vraiment réfléchit… Quand Elio l’avait encouragée à s’installer au piano, elle l’avait fait sans se poser de question. Peut être parce qu’elle se sentait assez en confiance avec le Cooper ? Elle l’avait fait comme elle l’aurait fait avec Victor ou avec Grâce. Assez naturellement enfaite. Mais il était vrai qu’ils n’étaient proche que depuis peu et que de manière assez… particulière. Elle senti la légère chair de poule sur ses avants bras alors qu’il la remerciant en glissant quelques mots à son oreille. Ce mec lui ferait il toujours autant d’effet ?

Quoi qu’il en soit, la blonde avait bien l’intention de voir Elio danser. Après tout… Elle avait montré son talent, c’était à lui d’en faire de même non ? Ce n’était que juste retour des choses. Elle lui propose un morceau entrainant mais ce n’est pas au gout du Cooper qui attrape ses mains et l’interrompt en expliquant qu’il lui fait de la salsa. Voila qui désarçonne la blonde quelques secondes. Elle cherche dans sa mémoire mais rien ne lui vient…

- On va arranger ça alors…

Elle n’a pas l’intention de le laisser s’en tirer à si bon compte. D’un coup de baguette, elle attire à elle un livre de partition qu’elle a déjà parcouru et qui pourrait convenir. Elle déchiffre quelques unes, imaginant la sonorité dans sa tête et finit par trouver la partition qui lui semble adéquate.

- Voyons…

La Blackthorn lance le métronome qui est posé sur le piano pour s’aider à garder le rythme et il lui faut de longues minutes pour commencer à maitriser le morceau. Une fois qu’elle a trouvé ses marques sur la partition elle se tourner vers le Cooper qui semble le reconnaitre. Il commence à bouger, faisant gigoter le tabouret sur lequel ils sont tout les deux installés.

- Allez !

L’encourage-t-elle en riant et enfin il se lève. Elle doit se concentrer pour continuer de jouer et le regarder en même temps mais elle peut reconnaitre que le Cooper bouge bien. Très bien même. Et quand il s’approche d’elle pour l’emmener danser elle proteste …

- Quoi non mais…

Elle n’a même pas le temps d’argumenter que le Cooper ensorcèle le piano pour qu’il continue de jouer. Elle grimace alors qu’il l’entraine sur le parquet. Elle se plante face à lui, totalement incapable de suivre les mouvements de l’Espagnol. Elle n’a absolument jamais dansé la salsa…

- Tu sais chez moi c’était plutôt la valse…

Elle ne sait pas quoi faire de ses mains, ni de ses pieds. Tout au plus peut être regardé le Cooper avec un air complètement démuni… Mais la douce Juliet n’est pas de mauvaise composition, si Elio était disposé à lui apprendre quelques pas peut être, peut être, pouvait elle essayer de le suivre…

Elio se faisait balader par ses émotions. Il passait par toutes les couleurs de la palette etendue. Il y a plusieurs minutes maintenant il avait affronté sa peur de revenir à Hungcalf. Puis en écoutant Juliet jouer du piano, il avait ressentit le soulagement, agrémenté d'encore un peu de crainte. Et maintenant, il pouvait ressentir du plaisir et de la joie à faire quelques pas de salsa. De quoi lui redonner le sourire. C'était quand même à n'y rien comprendre mais fallait il vraiment se triturer l'esprit pour comprendre les mécanismes du cerveau ? Bien des chercheurs s'y perdaient alors ce n'était certainement pas le moment de se pencher sur ce sujet.

Mais malgré le rythme qui le démangeait, il fallait admettre qu'il lui manquait une partenaire. La salsa, ça se dansait à deux !
Et il allait ainsi pouvoir tester le niveau de danse de la demoiselle. Peut être allait elle le surprendre ? Était elle aussi douée en danse qu'au piano ?
Elle parue décontenancée par la proposition du Cooper mais elle s'y résout. De toute façon, elle n'avait pas vraiment le choix !

Une fois debout face à lui, le piano continuant la musique de lui même, il l'a vit quelque peu perdue.

-La valse ? Petite joueuse...

Cela ne m'étonnait guère cependant. Son père, étant sang pur aussi, lui avait appris les bases de la valse, ainsi que du tango. D'ailleurs, quite à choisir entre les deux, il préférait le tango, beaucoup moins monotone que la valse. Lorsque, petit, ils regardaient ses parents danser le tango, il trouvait cela vraiment beau.
Il savait bien que cela faisait parti de l'éducation de la Blackthorn mais il pouvait bien la taquiner un peu...

-OK, je vais te montrer les pas de base. Tu as la notion de rythme déjà donc ça devrait aller...

Il se mit à côté d'elle,histoire d'être dans le même sens et de ne pas l'embrouiller.

-OK, alors tu fais comme ceci, dit il en bougeant ses pieds en répétant le mouvement jusqu'à ce qu'elle comprenne. Tu vas voir, c'est pas sorcier...

Expression purement moldue mais qui était plutôt cocasse dans cette situation.

Comment ça, « petite joueuse » ? Allez donc apprendre la valse viennoise… pire… la valse lente. Juliet avait encore en mémoire corporelle les petits coups de canne de cette horrible bonne femme qui lui avait apprit à elle, à Quarta et à Baby à danser. Si Quarta s’était révélée être une excellente danseuse, ce n’était absolument pas le cas de la douce Juliet. Cette dernière avait beaucoup plus de mal, malgré les indications de ses cousines.

Ce qu’elle pouvait dire, c’est que la salsa ça avait l’air quand même plus sympa. La musique était entrainante et elle avait un beau, très beau partenaire semi-espagnol. Que pouvait elle demander de plus ? Non décidément… elle ne pouvait pas refuser. Mieux. Elle ne voulait pas refuser. Et de toute façon le Cooper ne lui laissait pas vraiment le choix.

Il se met à côté d’elle et la blonde essaye de suivre ses pas. Le sens du rythme n’était en effet pas vraiment un problème pour la blonde. Ce qui l’était par contre, c’était la coordination du haut et du bas de son corps. Pour l’instant, suivre les mouvements de pied du Cooper ce n’était pas trop compliqué… Trois temps pour reculer son pied et le ramener. Trois autre temps pour faire de même avec l’autre.

- Je m’en sors pas trop mal non ?

Bon c’était très scolaire. Pas. Pas. Pas. Changement. Pas. Pas. Pas. C’était ni très glamour, ni très dansé d’ailleurs. Elle avait juste l’impression de déplacer ses pieds sans la moindre grâce. Mais au moins c’était coordonné à la musique et elle repetait le geste facilement. Tant qu’elle pouvait regarder ses pieds.

- Si ce n’est pas le cas, ne répond pas hein… Essaye de préserver un peu mon amour propre…

Répondit elle en riant et en jetant un oeil vers le Cooper.

Le cours de danse avait débuté. Décidément Elio se retrouvait professeur face à Juliet dans bien des domaines....
Ce n'était pas déplaisant puisqu'il aimait partager. Il savait de toute façon qu'il appréciait aussi transmettre un savoir, notamment dans le cadre de son travail auprès des internes,bien que ce savoir soit encore ridicule à côté de medicomages expérimentés.

La jeune Blackthorn comprit rapidement le schéma des pieds. C'était répétitif, tout comme la valse, donc rien de bien compliqué pour elle. Elle connaissait maintenant la base. Par contre, elle se tenait droite comme un i. Et bien que pour certaines danses, cette posture était exigée, pour la salsa, ça ne le faisait pas vraiment.

-OK je ne dis rien, lui répondit il pour la taquiner. En même temps, elle lui avait tendue une sacré perche !

-Tu as compris la base, bravo. Par contre il faut détendre ton corps.

Il vint de positionner derrière elle et posa ses mains sur ses hanches.

-À commencer par ici. Il faut que tu suives le mouvement. Ce n'est pas que le bas du corps qui bouge en rythme, le haut suit aussi. Et ici, c'est la jonction entre les deux. Alors il faut détendre tout ça.
Attend je te montre.

Il se positionna cette fois ci devant elle, et l'invita à poser ses mains sur ses hanches.

-Ok, tu vois comme c'est déverrouiller ?

Il la laissa encore un instant sentir les mouvements et se tourna pour être face à elle, tout en continuant ses pas de danses.
Il observa un léger moment avant d'ajouter :

-Pareil pour tes bras. Ils doivent être synchro avec le mouvement de tes jambes. Et cela se fait assez naturellement en fait.

Au plus l’après midi avançait, au plus il était surprenant. Bon… Qu’ils aient finit dans la chambre d’Elio après leurs révisions (ou plutôt en pleins milieux) il aurait fallut être naïf pour dire que c’était complètement inattendu. Mais qu’ils finissent dans la salle de musique d’Hungcalf pour apprendre à danser la salsa… ça vraiment c’était une surprise. Et en réalité la douce Blackthorn trouvait ça assez amusant.

Même si visiblement, elle n’était pas très douée. Elle avait demandé un avis non objectif au Cooper et celui-ci préféra ne rien dire que de dire qu’elle s’en sortait bien. Elle grimaça face à la taquinerie et lui pinça les côtes en représailles. C’était vraiment pas sympa de sa part ! Elle était si mauvaise que ça ?

- Comment ça ? C’est si terrible que ça ?

Elle utilise une voix faussement geignarde avant de rire. Elle qui croyait qu’elle ne s’en sortait pas si mal que ça… Elle avait pourtant bien comprit le mouvement et ses pieds faisaient exactement la même chose qu’Elio. Comment elle pouvait être si nulle ? Apparement, elle avait comprit la base mais elle était trop coincée. Tient. C’était pas la première fois qu’on lui disait ça. Le Cooper vient se glisser derrière elle et elle continue de faire aller ses pieds mais vraiment elle ne voit pas ce qu’il veut de plus. Elle bascule sa tête en arrière sur l’épaule du Cooper.

- Vraiment je vois pas ce que tu veux de plus… !

Elle râle mais alors qu’il se replace face à elle et prend ses mains pour les poser sur ses hanches elle comprend un peu mieux. Elle comprend mieux mais vraiment… comment fait on pour se concentrer quand un si beau mec se déhanche comme ça juste en face ? Elio est très très très séduisant à cet instant.

- C’est pas de la danse, c’est de la torture.

Dit elle en le regardant dans les yeux et en s’amusant à glisser ses mains sous son tee-shirt quelques secondes avec un sourire en coin.

- Mhm… Ah oui, je vois mieux. C’est mieux comme ça ?

Elle laissa aller ses hanches comme elle pouvait le faire en boite. Ca lui demanda plusieurs minutes avant de savoir à la fois faire aller ses hanches et faire les pas avec ses pieds.

Le professeur continuait son enseignement à son élève. Et elle était assidue et attentive. Il se doutait qu'elle devait être une élève sérieuse lors de ses études. D'ailleurs il II ikikik eu la confirmation un peu plus tôt.
La jeune femme était un peu raide dans ses mouvements, alors il décida de l'aider un peu en lui montrant le déhancher qui devait accompagner les pas.
La première méthode ne parut pas efficace alors il lui proposa de poser ses mains sur ses hanches.
Il lui fallut quelques secondes pour comprendre en quoi c'était de la torture mais il sourit lorsqu'elle glissa ses mains sous son tee-shirt.

-Voilà c'est ça !

Elle arrivait à bouger son bassin en cadence avec ses jambes.

-Ajoute les bras et ce sera parfait.

Il lui donna l'exemple, les coudes pliés, ses bras faisant de légers mouvements.
Avec sa longue jupe, elle était tout de même désavantagé mais elle apprenait vite.

-Sexy !

Un petit short aurait sublimé le tableau mais elle était de toute façon déjà très attirante.
Il s'approcha d'elle, très près, et posa de nouveau ses mains sur ses hanches, pour danser ensemble. Exercice qui demandait un peu de concentration s'ils ne voulaient pas se marcher dessus.
Puis il se recula, pris sa main, la fit tourner sur elle même pour qu'elle se retrouve dos contre son torse.

-Leçon terminée, susurra t il à son oreille.

Elle connaissait les bases. Peut être aurait il l'occasion de lui apprendre quelques enchaînements une prochaine fois.